TV Tornado N° 27 - 15 Juillet 1967
N°27
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TERREUR EXTRATERRESTRE

 

  Des agents de sécurité au casque d'acier gardent le bloc top secret des aliens, mais David Vincent est déterminé à y pénétrer !
     
    Le camion des ouvriers s'arrêta devant les quartiers d'habitation ressemblant à des baraquements. Des hommes à l'allure robuste sautèrent du camion, se dirigèrent vers les vestiaires et s'interpelèrent rapidement sous les douches.

David Vincent ressentit encore les picotements du jet d'eau froide alors qu'il se sèchait et s'habillait. Ses muscles étaient douloureux à cause du travail en plein air auquel il n'était pas habitué,

"C'est quoi ton nom, hein ?" Vincent se retourna pour trouver un grand Suédois au visage large qui se tenait près de lui, et répondit : "Smith... David Smith."

"Je suis Hans Svensen. Comment va ?" L'autre tendit une main massive. Instinctivement, Vincent baissa les yeux pour voir si le quatrième doigt était déformé, car il avait appris que les extraterrestres plaçaient des espions partout. Mais les doigts de Svensen étaient longs et droits.

Vincent lui rendit sa poignée de main. Alors qu'ils s'asseyaient sur des casiers pour finir de s'habiller, le Suédois jeta un coup d'œil de côté à son compagnon, "Tu es nouveau dans ce travail, Dave ?"

"Oui", répondit Vincent. "J'ai entendu dire qu'ils cherchaient des hommes pour ériger des clôtures en grillage ici, et j'aimais l'idée de passer quelques semaines dans les montagnes."

Svensen grogna. "Ce n'est pas une cure de repos, Dave, mais je suppose que tu t'en rends déjà compte ?"

FENÊTRE BARRÉE

VINCENT acquiesça. Il jeta un coup d'oeil à travers la fenêtre à barreaux la plus proche sur la silhouette lourde de la montagne dénudée. Il aperçut le bloc Top Secret peint en blanc. Puis sa vue fut obstruée par le casque d'acier de l'un des agents de sécurité, qui se planta devant la fenêtre.

Vincent prit une grande inspiration et décida de prendre un risque en se confiant à son compagnon. "Hans, tu es ici depuis plus longtemps que moi. Que penses-tu de ce coup monté ?" commença-t-il.

Le Suédois lui jeta un rapide coup d'œil et haussa une puissante paire d'épaules. "Ach, c'est juste un autre travail pour moi", dit-il.

"Oui, mais tu sais ce que je veux dire", insista Vincent. "La façon dont nous sommes rassemblés comme du bétail, les gardes de sécurité, cette clôture que nous installons et le bloc Top Secret. Tu ne t'es pas demandé ce qui se passait ?"

Svensen posa une main dure sur l'épaule de Vincent. "Dave, si tu veux garder ton job, ne fais pas le curieux par ici !" lui conseilla-t-il à voix basse. "Un ou deux types qui sont devenus curieux ont été renvoyés en ville en vitesse !".

Vincent ne fut pas surpris de l'entendre. Il baissa la voix comme l'autre l'avait fait, et dit : "Je ne peux pas m'empêcher d'être curieux, Hans, parce que je suis venu pour savoir ce qui se passe."

Svensen le dévisagea. "Tu es une sorte de détective ?"

Vincent secoua la tête. "Non, mais je sais quelque chose sur les gens qui dirigent ce spectacle, et je pense que vous devriez le savoir aussi. Venez à la fenêtre."

Le garde devant la fenêtre était debout, les mains sur les hanches. Vincent le montra du doigt. "Vous avez remarqué son doigt ? Tous les autres gardes sont pareils."

Svensen hocha lentement la tête. "Je l'avais déjà remarqué." Il tourna ses yeux bleus glacés pour rencontrer le regard fixe de Vincent. "Qu'est-ce que ça veut dire, Dave ?"

"Ça veut dire que tous ces gens sont des extraterrestres venus d'une autre planète", dit Vincent.

Il y eut un silence stupéfiant. "C'est une blague !" dit Svensen.

"J'ai vu leurs vaisseaux spatiaux", dit Vincent. "Et je parie qu'il se passe quelque chose à l'intérieur de ce bloc top secret qui a un rapport avec leurs plans d'invasion".

La grande mâchoire de l'homme s'ouvrit toute grande. "Vous voulez dire ?" Vincent lui expliqua : "Je veux dire que ces extraterrestres ont l'intention d'envahir la Terre", lui dit-il. Il montra par la fenêtre un des gros camions avec les lettres "I.E.P." blasonnées sur le côté.

"Qu'est-ce que ça veut dire ?" demanda-t-il.

"Pour 'International Earth Probe'. C'est le nom de la société qui nous a engagés", répondit Svensen.

"Je pense que ça veut dire 'Projet d'invasion de la Terre', dit Vincent. "Et je veux jeter un coup d'oeil à l'intérieur de ce bloc top secret après l'extinction des feux."

Svensen se frotta le menton. "Une entreprise risquée, Dave", grogna-t-il. "Mais tu peux compter sur moi."

Vincent lui fit un signe de tête reconnaissant. "Merci," dit-il. "Allons prendre un repas, puis trouvons un moyen de tromper les portes électroniques qui sont censées nous enfermer dans les huttes d'habitation toute la nuit."

Le grand homme sourit. "J'ai déjà trouvé un moyen !" annonça-t-il avec fierté. "Je n'aimais pas être enfermé la nuit. Tu me laisses la porte."

DES MAINS ÉNORMES

Plus tard dans la nuit, après que les lumières furent éteintes dans les cabanes des ouvriers, deux silhouettes sombres se fondirent dans les ombres plus profondes autour des cabanes.

Un garde extraterrestre était en patrouille mais, alors qu'il passait devant l'un des bâtiments, deux mains énormes sortirent de l'obscurité.

Les mains de Svensen se fixèrent sur la gorge de l'alien et le garde tomba.

"Bien", dit Vincent. "C'est un obstacle de moins."

Mais Svensen s'était mis à genoux à côté de sa victime. Il passa une main sur le corps de l'homme et se pencha pour écouter un battement de cœur, puis il poussa un cri étranglé. "Grands Dieux ! Pas de battement de coeur et pas de pouls... Je l'ai tué !"

"Non", dit Vincent. "Les aliens n'ont pas de pouls ou de battements de cœur !"

Le grand homme se leva. Il était secoué par son expérience. "Vous êtes au courant ?" demanda-t-il.

Vincent hocha la tête. "Ne t'inquiète pas, Hans. Tu vas bientôt tout comprendre."

Ils se dirigèrent furtivement vers le bloc Top Secret, qui brillait de mille feux. Alors que les deux hommes s'approchaient de l'entrée, les portes s'ouvrirent et deux hommes en combinaison, lunettes et gants sortirent du bâtiment, se dirigèrent vers le parvis et restèrent debout comme s'ils attendaient quelque chose.

Vincent donna un coup de coude à son compagnon. "Il y a un moyen d'entrer dans le bâtiment, Hans. On va leur sauter dessus et s'habiller avec leur matériel."

La rencontre fut courte et brutale. Les aliens surpris, gênés par leurs lunettes et leurs gants, n'avaient aucune chance. David et Hans eurent juste le temps de mettre les aliens à l'abri des regards dans l'ombre et d'enfiler leur équipement avant qu'une grosse voiture noire n'arrive. Svensen donna un coup de coude à Vincent. "Les gros calibres ! C'est le patron, M. Illoxis. Qu'est-ce qu'il a ? Il brille de mille feux !"

"Il doit aller dans une des chambres de régénération," chuchota Vincent. "Et c'est notre travail !"

Deux aliens sautèrent de la voiture et aidèrent Illoxis à sortir. Il devait être soutenu ; il avançait en traînant les pieds, le visage caché par ses mains, et son corps pulsait d'une étrange lueur.

Vincent prit Illoxis par un bras et Svensen suivit son exemple. Tandis qu'ils conduisaient Illoxis dans le bâtiment, les deux autres extraterrestres remontèrent dans la voiture et partirent.

Les signaux d'alarme clignotèrent lorsqu'ils entrèrent dans le hall et traversèrent le couloir principal, mais personne n'y prêta attention. L'étrange trio poursuivit sa route sans être inquiété.

Derrière leurs lunettes, les intrus regardèrent autour d'eux avec un frisson de peur. Aux postes de travail, des aliens ajustaient un ensemble de tubes dans des armes étranges et menaçantes ; des scientifiques en blouse blanche se tenaient autour d'une maquette de ville et effectuaient des tests avec des liquides et des gaz.

Vincent aperçut devant lui une porte marquée "Chambre de régénération". Elle s'ouvrit automatiquement lorsque le trio s'en approcha. À l'intérieur, il y avait une masse de machines et des rangées de cabines de régénération. Ils mirent Illoxis debout dans l'un des cabines.

Il se laissa tomber en avant, soutenu par les accoudoirs en métal. Puis, avec un gémissement, une capuche transparente descendit du plafond.

Vincent jeta un coup d'œil autour de lui. Ils étaient seuls dans la pièce, à l'exception de la silhouette lumineuse d'Illoxis.

"Séparons-nous", murmura-t-il. "Nous pouvons aller partout sans être contestés avec ces vêtements. Nous arracherons autant de fils que possible et ferons autant de dégâts que possible. Mais s'ils vous repèrent, partez vite !"

Devant lui, Vincent vit une banque d'instruments délicats, au-dessus de laquelle se trouvait un grand écran de télévision. L'image montrait un vaisseau d'exploration alien naviguant dans l'espace. Vincent arriva derrière l'opérateur alien. Sa main gantée lui donna un coup de karaté rapide.

"Stop !" Vincent se retourna en entendant le cri derrière lui. C'était un garde.

Il se jeta sur l'homme dans un tacle féroce et l'arme du garde s'écrasa au sol.

DES ÉCLATS DE VERRE VOLENT

VINCENT se leva et attrapa l'arme. La faisant tournoyer au-dessus de sa tête, il commença à briser le panneau de contrôle devant lui. Des fils furent court-circuité et des étincelles volèrent, en sifflant. Soudain, l'endroit se transforma en une masse de flammes.

Vincent ne sut jamais comment il réussit à sortir de cet holocauste. Mais il se retrouva enfin dans l'obscurité fraîche et rafraîchissante à l'extérieur du bloc Top Secret. Il se mit à courir.

Il entendit la voix grave de Svensen, et sentit la main de fer de son ami sur son épaule. "On a réussi, Dave ! Tout le bâtiment est en train d'exploser."

Ils jetèrent un coup d'oeil en arrière. Le bâtiment brûlait dans les flammes contre la masse de la montagne. "Ça va les faire reculer. Hans," dit Vincent. "Mais ça ne les arrêtera pas."

Fin