TV Tornado N° 26 - 8 Juillet 1967
N°26
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LE FRIGORIFIQUE DE LA TERREUR

 

  David Vincent se joint à un défilé de Mandi Gras - à la recherche d'extraterrestres portant des masques de carnaval et dotés d'étranges pouvoirs maléfiques !
     
    Tandis que le gros camion se dirigeait vers lui sur l'autoroute déserte, David Vincent poussA un soupir de soulagement. Il leva le pouce dans le geste international de l'auto-stop et, dans un sifflement de freins pneumatiques, le camion s'arrêta.

Vincent se hissa jusqu'à la porte de la cabine et sourit au chauffeur et à son compagnon. "Vous voulez bien me déposer au garage le plus proche, les gars ?" dit-il. "Ma voiture est en panne et j'ai dû la laisser sur l'aire de repos."

Le collègue du chauffeur, un jeune homme blond et trapu, fit un bref signe de tête. "Bien sûr, montez", invita-t-il.

Alors que le camion reprit de la vitesse, Vincent jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule. "Un camion frigorifique, hein ?" remarqua-t-il.

Aucun des deux hommes ne répondit, et quelque chose de petit et de lancinant commença à murmurer au fond de l'esprit de Vincent. Il l'ignora, et essaya à nouveau d'engager une conversation amicale. "J'étais en route pour faire des affaires à Veeto ; vous n'iriez pas par là ?"

Le chauffeur répondit. C'était un homme plus âgé, costaud et dur. "Oui, c'est là qu'on va."

Les deux hommes regardèrent devant eux sur la route. Vincent regarda également devant lui, mais le soleil l'aveuglait.

"Quel soleil, hein ?" commença-t-il. Puis il s'interrompit, soudainement en alerte.

Il pensa : "Ils regardent droit dans le soleil, sans sourciller...". Ça ne peut vouloir dire qu'une chose !"

DISPOSITIF PIQUANT

Il se recula dans son siège jusqu'à ce qu'il puisse voir les mains puissantes du conducteur sur le volant. L'un de ses doigts s'avançait maladroitement ! Vincent avait fait du stop avec ses ennemis - les envahisseurs !

Il balaya la route du regard et vit qu'ils approchaient d'une intersection. Le camion devrait sûrement ralentir - et il devrait être prêt à sauter. Alors que le conducteur appuya sur la pédale d'accélérateur, Vincent tendit lentement la main vers la porte...

"Aïe !" Une douleur soudaine et vive le fit sursauter. Il retira sa main et constata qu'il s'était piqué le doigt sur une ingénieuse aiguille hypodermique. Puis l'obscurité effaça tout dans son esprit.

Quand il reprit conscience, il tremblait violemment. Il se leva en titubant et se retrouva menotté par un poignet à un tuyau d'acier. Il avait été emprisonné dans le compartiment réfrigérateur du gros camion !

Désespérément, il tapa des pieds et batit sa main libre, pour résister au froid qui l'étouffait.

"Quelle façon de mourir", pensa-t-il. "Mon cadavre congelé sera 'découvert' lorsqu'ils arriveront au bout de leur voyage. Ils diront à la police que j'étais un auto-stoppeur qui a dû se faufiler à l'arrière du camion sans se rendre compte qu'il était réfrigéré."

Il jeta un coup d'œil autour de lui. Dans un rack sur le côté opposé du camion, il y avait un sac d'outils, mais il était bien hors de portée.

Vincent bougea ses pieds engourdis, et son orteil se heurta à quelque chose qui produisit un bruit métallique. Il se pencha pour ramasser l'objet et son cœur fit un bond quand il découvrit que c'était un pic à glace.

Il prit une longueur de ficelle dans sa poche. Il en fixa l'extrémité au manche du pic à glace. Puis il commença à pêcher le sac d'outils.

Il l'attrapa à la sixième tentative. Vingt minutes plus tard, il s'était libéré des menottes. Puis il se mit à travailler sur le câblage du système de réfrigération.

Le gros camion passa devant un panneau qui proclamait : "Vous entrez maintenant dans Veeto. Restez et profitez de la parade annuelle de Mardi Gras."

AUX PORTES DE L'USINE

Une entrée d'usine s'ouvrit sur la droite de la route. Le conducteur alien ralentit son camion. Des portes massives barraient le chemin, et des gardes en uniforme entourèrent le camion.

Le compagnon du conducteur se pencha par la fenêtre et montra un disque métallique. Le commandant de la garde fit un signe de tête satisfait, les portes s'ouvrirent et le camion entra. Il traversa une cour et pénétra dans un grand hangar.

Alors que le chauffeur et son compagnon sautaient à terre et se dirigeaient vers l'arrière du camion, un grand homme dans un costume coûteux s'approcha d'eux.

"Le corps de Vincent est à l'intérieur ?" demanda-t-il.

"Oui, M. Fillipo", dit l'homme blond. "Il doit être bien raide maintenant."

Fillipo fit un geste. "Ouvrez les portes", dit-il.

Les deux étrangers déverrouillèrent les grandes portes lourdes. Mais quand elles furent ouvertes, une rivière de glace fondue se déversa. "Hey, le système de réfrigération a dû tomber en panne," dit l'un d'eux.

TOURBILLONS

"Eh bien, Vincent est toujours enchaîné", dit l'autre, en regardant à l'intérieur.

Fillipo parla avec un mépris à peine voilé. "Vous avez tout gâché, bande d'idiots !"

Les camionneurs se retournèrent pour se défendre, mais un cyclone humain se détacha du camion.

Bing ! Crac ! David Vincent bondit parmi les extraterrestres, et s'étala autour d'eux avec les outils.

Les deux camionneurs tombèrent. Fillipo voulut prendre son arme mais, alors qu'il la sortait, la lime tourbillonnante dans la main de Vincent heurta son doigt crochu et mutant et Fillipo tituba.

Vincent se retourna pour voir une bande d'aliens courir vers lui. Il courut autour du camion et plongea à travers une porte.

Il se retrouva dans une cour. Il s'esquiva par l'arrière du bâtiment, et entendit ses poursuivants crier alors qu'ils partaient dans différentes directions.

Le murmure des voix provenant d'une fenêtre ouverte attira son attention. Il se leva et écouta.

"Nous verrons l'efficacité des masques de Satan lors du défilé de Mardi Gras ce soir", dit une voix. "S'ils peuvent hypnotiser aussi efficacement que vous le pensez."

Une autre voix ajouta : "Ne vous inquiétez pas. Ces Terriens sont des victimes faciles pour les masques. Six de nos hommes feront partie du cortège, et je serai là dans le masque de Lucifer pour superviser l'expérience."

Vincent leva la tête pour regarder à travers la fenêtre. Dans un bureau se tenaient deux aliens, dont l'un tenait un masque de carnaval grotesque.

Puis il entendit d'autres cris dans l'enceinte de l'usine. Se faufilant dans les herbes hautes, il atteignit une haute clôture métallique. En escaladant un arbre, il réussit à franchir le grillage, puis il partit en courant vers la ville.

Une heure plus tard, alors qu'il terminait son repas, il entendit de la musique dans les rues qui annonçait le début de la procession de Mardi Gras.

Les rues étaient gaies avec des costumes colorés, des coiffes massives, des têtes géantes en carton, et des masques bizarres, des ballons et des serpentins.

David se fraya un chemin à travers la foule. Pourrait-il trouver les porteurs des masques de Satan avant qu'ils ne commencent leurs expériences sur les passants ?

Soudain, alors qu'il traversait une rue secondaire, il aperçut une berline noire qui s'arrêta. L'alien qu'il avait vu dans le bureau en sortit et, sous le regard de Vincent, l'homme enfila le masque de Lucifer.

Six autres hommes sortirent d'une autre voiture. Au signal de leur chef, ils mirent leurs masques de Satan et commencèrent à se diriger vers la procession.

Vincent attendit dans l'ombre. Il laissa les six aliens passer devant lui mais, lorsque leur chef arrivaà sa hauteur, il passa un bras puissant autour du cou de l'homme et le traîna dans l'ombre.

Alors que l'alien s'évanouissait en gargouillant, Vincent arracha le masque de Lucifer. Il le mit sur lui, et courut après les six aliens.

"Stop !" cria-t-il. "J'ai un nouveau plan. Suivez-moi ! "

Les aliens suivirent Vincent alors qu'il s'éloignait. Il avait déjà cherché une centrale électrique désaffectée, sans fenêtre et avec une seule porte. Et la clé de cette porte était dans sa poche.

Quand ils atteignirent la centrale électrique, Vincent fit signe à ses disciples de passer la porte. Puis, rapidement, il la claqua et la verrouilla.

"Vous ne vous échapperez pas de là", leur dit-il en se détournant. "Et vous ne manquerez pas aux réjouissances. Quand elles seront terminées, je pense que vous aurez tous besoin de vous régénérer. Et quand la police vous trouvera rayonnants, peut-être que les gens commenceront enfin à faire attention."

Mais Vincent avait sous-estimé les aliens. Car quand il prit un journal le lendemain dans sa chambre d'hôtel, il lut l'histoire suivante :

"En réponse à un appel téléphonique mystérieux, la police s'est rendue à la centrale électrique désaffectée. Après avoir défoncé la porte, ils n'ont trouvé que six masques mutilés, apparemment laissés par des fêtards, dans le bâtiment vide."

SOURIRE AMER

VINCENT sourit amèrement. Le quartier général alien avait retiré ses hommes du bâtiment verrouillé, en les désintégrant.

"Au moins, j'ai foutu en l'air leurs plans", se dit-il. "En fait, je leur ai causé une sacrée gêne !"

 

Fin