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Une bande d'envahisseurs
sans scrupules tentent de piller les cerveaux de deux scientifiques
de haut niveau et seul David Vincent sait comment les arrêter. |
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David Vincent trouvait le temps
plutot long. Depuis près de quatre heures déjà, il était allongé
à plat ventre à l'orée d'un bois, avec ses jumelles fixées
sur la route en contrebas.
Le soleil tapait fort et sa transpiration
coulait de son front dans ses yeux.
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Il baissa ses jumelles, s'essuya le front, et prit une gorgée d'eau
tiède à la bouteille qu'il avait apportée.
"Je dois être fou, je suppose." grogna-t-il, « Il
doit y avoir des dizaines de routes appelées comme ça, alors
pourquoi les envahisseurs devraient-ils emprunter celle-là particulièrement
? »
Le sentiment qu'il avait perdu son temps se faisait
de plus en plus fort depuis la première heure de sa planque. Mais
il avait persévéré, parce qu'il savait qu'il pouvait se passer un
long moment avant que la machine télépathique qu'il
avait capturé aux envahisseurs lui donnerait d'autres indices sur
leurs intentions.
Récemment, les messages télépathiques reçus par la
machine étaient devenus moins fréquents et semblaient être codés.
Vincent soupçonnait que ses adversaires avaient deviné qu'il les
écoutait à leur insu.
Le grondement d'un puissant moteur diesel lui fit ajuster ses jumelles
en direction de la route. Un gros camion blanc peinait à
monter la colline qui lui faisait face. Vincent déplaça
ses jumelles. Il put ainsi lire en grosses lettres sur le flanc
du camion : Le Bruissement Magique - Les Meilleures Machines
à Laver Américaines.
l put aussi apercevoir le conducteur. Il était appuyé à la fenêtre
de la cabine, profitant de la brise tiède. Vincent pouvait
voir sa casquette de baseball en arrière de son visage hâlé;
il pouvait voir également la main noueuse nonchalemment posée
sur la porte de la cabine. Il put ainsi constater la raideur si
caractéristique de l'auriculaire : la marque des envahisseurs.
Vincent frappa le sol cuit par le soleil avec sa main en signe
de victoire. "Il semblerait que j'ai choisi le bon chemin
après tout !"
Il courut jusqu'à sa voiture et démarra rapidement
jusqu'à ce qu'il puisse voir le camion blanc, puis il ralentit.
Il n'avait pas envie de susciter la méfiance des envahisseurs.
La route les conduisit dans une série de virages bordés
d'arbres. Quand Vincent en sortit, il n'y avait plus trace du camion
blanc.
D'autres virages bordés d'arbres, quelques maisons aux murs
blancs rapidement aperçues, et il arriva devant un large
panneau qui indiquait : TOKERSTOWN - Merci de rouler prudemment.
C'était une petite ville de campagne au charme indéfinissable,
de toute évidence très appréciée, car
il y avait plusieurs lieux de restauration, un bel hôtel et un motel.
Vincent dessendit lentement la rue principale et s'arrêta
devant le restaurant Aux joyeux convives.
Alors qu'il en poussait la porte d'entrée, il prit soudain
conscience qu'il était fatigué et affamé. "Allons-y pour un bon steak et toutes ses garnitures." dit-il.
Pendant que sa viande grillait, Vincent avisa la serveuse derrière
le comptoir et lui demanda : "Avez-vous vu un gros camion
blanc passer ici récemment ? C'était marqué
Machines à Laver sur le côté."
La serveuse secoua sa main. "Non, mais peut-être que
je ne regardais pas la route à ce moment-là. Demandez
au sergent Coker, l'agent de police qui patrouille le long de cette
route. Il ne devrait pas tarder à venir prendre son café."
"Merci." lui répondit
Vincent en regardant à travers la fenêtre. "Quelle belle ville ! Je crois que je vais rester quelques jours
et prendre une chambre à l'hôtel."
La serveuse surveillait son steak aux oignons. Elle secoua la tête
en entendant sa remarque. "Vous n'aurez guère de chance
là-dedans." dit-elle en s'approchant devant lui et
en déposant son plateau sur la table. Elle se pencha vers
lui et dit confidentiellement : "Tout l'hôtel a été
reservé pour une conférence de scientifiques. Top
secret ! Personne n'est admis dans l'hôtel sans un pass spécial."
Une sonnette d'alarme retentit dans la tête de Vincent. Il
était sur à présent que le camion blanc n'était
pas aussi loin que ça. D'une façon ou d'une autre,
les envahisseurs avaient du avoir vent de cette conférence.
Il en était au milieu de son repas quand une voiture de
police s'arrêta brutalement devant la porte. Celle-ci s'ouvrit,
laissant passer un homme bedonnant en uniforme qui repoussa d'un
pouce sa casquette en arrière et annonça : "Donnes-moi un café, Milly."
Elle le servit avec un sourire et puis hocha la tête vers
Vincent. "Ce gentleman voudrait savoir si vous aviez vu un
gros camion blanc par ici ?" dit-elle.
Le policier regarda Vincent. "Un camion blanc ?"
reprit-il en écho, "Nan, rien n'est passé par
ici depuis des heures..."
Vincent sortit et dirigea sa voiture vers le motel. Il était
épuisé et sentait qu'il avait besoin de dormir avant
de reprendre son enquète.
On lui donna une chambre située à l'arrière
du motel, à proximité d'un bois. Il alla à la fenêtre
et était sur le point de tirer les rideaux quand il remarqua un
éclat de lumière à travers les branches. Un
véhicule bougeait dans la prairie au-delà des arbres.
Il vit ses côtés blancs et l'inscription qui y figurait
: Le Bruissement Magique.
Il bondit vers la porte. Il y avait assez de lumière pour
distinguer la clôture basse qui séparait les arbres.
Il sauta par dessus et courut à travers les bois. Le conducteur
- l'envahisseur avec la casquette de baseball - était en
train de fermer la porte du camion.
Le temps que l'envahisseur soit hors de vue, Vincent s'avança
vers le camion. Il avait repéré une petite fenêtre
sur le toit et s'y introduisit.
A l'extrémité du camion, il y avait une profusion
d'équipements électroniques, deux sièges de
contrôle et un écran de télévision. L'espace
central du camion était occupé par une vaste table
basse en forme de lit, munie de systèmes d'attache pour des
poignets et des chevilles.
Vincent se glissa au sol et repartit en courant vers le restaurant.
La voiture de police y était toujours et le gros policier
discutait, affalé au comptoir quand Vincent fit son apparition.
"Officier, ce camion blanc dont je vous parlais tout à
l'heure..." commença-t-il.
Le policier se redressa lentement. "Ouais, et alors ?"
fit-il.
"Il se trouve dans la prairie derrière le motel." répondit vincent. "Et j'aimerai que vous veniez
le voir avec moi."
La réponse de l'autre fut de partir en frôlant Vincent.
Vincent le rattrapa et ils marchèrent en silence jusqu'à
ce qu'ils atteignent la prairie. Le camion avait disparu ! Vincent
regardait autour de lui, décontenancé. "Il
était là !" fit-il, "Juste là
!"
Le gros policier se retourna vers Vincent avec une sinistre expression.
"Monsieur, je ne sais pas ce que vous cherchez à faire," dit-il sêchement, "mais ne me prenez pas pour
un débile. Faites vos bagages, reprenez votre voiture et
fichez le camp d'ici ! Je vous donne une demi-heure pour quitter
Tokerstown ! C'est compris ?"
Cela prit moins de 15 minutes à Vincent pour obéir
au policier. Mais il ne comptait pas respecter tous les ordres donnés
simplement parce qu'il partait ! "Le camion doit être
quelque part par ici." murmura-t-il en quittant Tokerstown.
Il roula dans les environs et arrêta sa voiture dans une carrière
abandonnée.
Se déplaçant prudemment dans l'obscurité,
il rejoignit Tokerstown et s'approcha de l'hôtel ou aurait
lieu la conférence. Le camion blanc s'y trouvait à
présent ! Il était garé contre le mur d'une
grange, toutes portes ouvertes déversant un flot de lumière.
Une voiture sombre apparut tout à coup et se dirigea vers
l'hôtel, se cognant et se balançant sur le sol inégal. Vincent
se cacha derrière un arbre et regarda la scène. Trois
envahisseurs sortirent de la voiture en tenant deux hommes titubants
qu'il prit pour des scientifiques de la conférence.
"Préparez la machine et tenez-vous prèts." grogna un des ravisseurs. "Je m'occupe de ces deux-là."
Les deux autres envahisseurs disparurent dans le camion. Vincent
entendit l'un des scientifiques hébétés murmurer
: "Qu'allez-vous nous faire ?"
Leur garde ricana sombrement : "Aaah ! Juste un
petit travail d'extraction indolore. Nous
allons extraire toutes les connaissances de vos cerveaux
!"
Vincent élabora un plan. Il avait remarqué que le
camion était garé sous une ligne haute tension.
En rampant vers l'autre côté de la grange,
il trouva quelques mètres de chaîne rouillée.
Il enfouit la chaîne dans sa veste pour éviter
tous cliquètements puis rampa silencieusement sur le
toit du camion. Il laissa glisser la chaîne et remit
sa veste. L'envahisseur gardait toujours les deux scientifiques
drogués, attendant la fin des préparatifs dans
le camion.
Vincent accrocha une des extrémités de la chaîne
au rebord du vasistas puis il balança l'autre extrémité
au-dessus de sa tête en visant les câbles haute
tension et se jeta au même moment sur l'envahisseur
en-dessous. Il l'assoma au moment où la chaîne
entrait en contact avec les câbles. Il y eut un terrible
crépitement alors que les 17 000 volts se précipitaient
à travers le métal du camion.
Le garde envahisseur restait allongé inconscient sur
le sol. Une explosion soudaine retentit à l'intérieur
du camion. Mais Vincent n'attendit pas pour voir les résultats
de l'explosion. Il prit les deux scientifiques par les bras
et les emmena dans une fuite trébuchante en direction
de l'hôtel.
Quand il revint vers les lieux du sinistre avec le policier
perplexe, les envahisseurs avaient disparus. Il ne restait
que la carcasse calcinée d'un camion qui avait dû
autrefois être blanc ...
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Fin
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